Dixième album (déjà) pour Christophe Miossec et quoi de mieux que de le voir en concert histoire de fêter ça. Pas spécialement connues pour ses effets grandiloquents, ses performances scéniques sont toujours appréciables avec une émotion particulière que transmettent aussi bien sa musique que ses textes.
Miossec est donc de retour dans sa salle lilloise fétiche : Splendid. Moi-même c’est la troisième fois que je l’y vois. Fan ? On peut dire ça. Je l’ai déjà vu deux soirs de suite sur une précédente tournée. Je l’ai également vu sur sa tournée acoustique dans un contexte très particulier donc. Sur l’actuelle tournée, j’avais assisté à une de ses premières dates à Liévin.
Alors qu’attendre de ce nouveau spectacle ? Car quand on est fan, on est exigeant, et il faut l’avouer, le concert de Liévin en avait laissé bien perplexe. La quasi-totalité du dernier album a été jouée d’un seul trait, avec des sonorités électros dont le Brestois ne nous avait pas habitués. Et ce n’était pas la succession de rappel où il piochait dans sa discographie qui allait changer la donne. Ce fut bref et quelque peu dérangeant.
Match retour pour Miossec à Lille donc.
La disposition est la même. La première partie a changé de nom. Exit la country du subtil et intéressant Baptiste W. Hamon. Place à l’électro un brin quelconque de Lesneu qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. La prestation à suivre de Christophe Miossec plus surement.
Le mélange entre nouveaux et anciens titres est mieux maitrisé. Quelques anciennes chansons reviennent dans le répertoire. « Ainsi soit-elle » ouvre le concert. Plus tard, le trop méconnu « Madame », également tiré de l’album « Brûle » est interprété. Il s’agit de titres parmi les plus émouvants de la carrière de Miossec.
Certes on fera l’impasse sur d’autres « tubes » du breton (« La facture d’électricité« , « La fidélité« …) mais l’ensemble est tout à fait cohérent. Musicalement, le concert tient beaucoup mieux la route que celui de Liévin. Il faut croire que cinq mois et une longue tournée ont changé les choses.
Il y a pourtant toujours ces apports électros, comme dans « Cascadeur » où « À Montparnasse », mais ce n’est qu’un ajout aux sonorités rock traditionnelles qui offrent un côté viscéral. Alors certes même s’il vit pour faire dans toute une salle entière (comme il le chante dans « On Meurt« ) le Splendid ce soir est plus captivé que prêt à se trémousser. Mais il n’y a pas de doute, sa musique parle toujours aux tripes. Il n’y a qu’à entendre « La mer, quand elle mord c’est méchant » qui nous emmène véritablement en pleine tempête. Pour faire chavirer un public qui ne demandait que ça.
Un public avec lequel il aura peu d’interaction, tout juste quelques mercis qui ponctuent le concert. Mais peu importe. Les émotions sont là.