
Ça faisait longtemps que je n’étais pas retourné à Courtrai. La salle du De Kreun attire souvent les amateurs pour des artistes assez spécifiques. Ce soir ce sont les amateurs de gros sons triturés qui se donnent rendez-vous d’assez loin (j’entends des français parler en attendant l’ouverture des portes) avec les américains d’A Place To Bury Strangers. Le fameux groupe le plus bruyant de New-York va encore offrir à ses fans un concert incroyable.
On commence la soirée avec Maze, une formation flamande habituée des concerts dans la région si j’en crois sa fiche sur setlist.fm. Le groupe propose une new-wave très rock parfaitement en accord avec la tête d’affiche du soir. Les riffs rocks du guitariste sont notamment plutôt bien venus au côté d’une section rythmique bien en place. Ce même guitariste qu’on retrouve souvent penché sur ses pédales pour triturer les effets qu’il utilise. Le chanteur quant à lui parcourt la scène courbé, il est habité comme le veut la tradition pour ce genre de groupe (Joy Division notamment). En une demi-heure le quatuor montre de belles qualités y compris pour être un jour tête d’affiche.
Les membres d’A Place to Bury Strangers installent eux-mêmes leurs matériels. Oliver Ackermann, le guitariste, tête pensante du groupe et dernier représentant de la formation d’origine (les deux autres musiciens sont arrivés récemment) est installé juste devant moi. Une jeune femme en profite pour discuter un peu avec le chanteur. Alors va-t-il lancer en l’air sa guitare comme il le fait parfois ? Ackermann bote en touche. Il ne le fera pas mais j’aurais quand même pas aimé être à la place de ses instruments.
On commence tout de suite par une nouvelle chanson (Disgust) qui suit la route tracée par un groupe qui fête cette année ses 20 ans de carrière et que je suis depuis 10 ans maintenant. On enchaîne ensuite avec deux titres plus anciens que j’apprécie (We’ve come so far et You are the one), durant lesquels Ackermann torture littéralement sa guitare : projetée au sol puis entravée avec des câbles. Le tout comme d’habitude est noyé dans les effets stroboscopiques. Après une série de 3 nouvelles chansons issues du dernier album, les musiciens quittent la scène pour aller dans le public. Comme c’est une habitude depuis quelques années le groupe improvise un set électro au milieu du public. Ce n’est pas très pratique à photographier mais cette coupure fait toujours son petit effet.
De retour sur scène pour la dernière ligne droite, le groupe ne ralentit toujours pas la cadence. Ackermann encore lui parcourt la scène pour déplacer les vidéoprojecteurs ou les éteindre. Les effets lumineux sont impressionnants ils donnent l’impression que les mouvements sont saccadés.
Le final est comme il se doit chaotique. Le guitariste empoigne carrément son ampli d’une main pour l’approcher des cordes de la guitare (qui dans la furie a été cassée en deux!). Les deux nouveaux musiciens le rejoignent sur le devant de la scène dans une quasi-pénombre seulement troublée par les larsens des instruments. L’ensemble aura duré moins d’une heure mais le chaos ressenti est bien plus long. Encore un concert mémorable de cette formation !