Une nouvelle journée commence au Cabaret Vert 2024 qui sera placée sous le signe du rap, avec une majorité d’artistes de ce genre programmée sur les différentes scènes.
Tout d’abord une première étape en conférence de presse où des représentants du festival, d’Enedis et de la mairie rappellent les différents objectifs qu’ils se sont fixés comme l’usage de 100 % d’énergie renouvelable, 95 % d’autonomie et la création d’une communauté autour de l’énergie (fourniture d’énergie aux usines voisines par exemple). Le tout est envisagé pour 2030.
Du côté de la musique, il y a beaucoup de changements. Youssef Swatt’s et Kaaris se sont ajoutés à l’affiche. Youssef Swatt’s justement on le retrouve sur la Greenroom au milieu des bois. Le vainqueur de la Nouvelle École Belgique marche plutôt bien cet été et interprète notamment une chanson composée exclusivement pour les festivals et d’autres inédits.
Durant cette journée, je suis beaucoup allé au cinéma. Premier passage avec des reportages féministes et écologistes sur Françoise d’Eaubonne et ses engagements (ce qui inclut un sabotage du chantier de la centrale de Fessenheim). Sur l’autre écran, un reportage sur des femmes paysannes est diffusé.
Pour accéder au cinéma, je passe devant les Illuminations pendant le concert de Lucie Antunes qui déverse sa pop électro (également féministe) devant des spectateurs conquis. Retour au cinéma pour une séance de questions-réponses avec le dessinateur Théo Grosjean auteur de la série animée « Flippé » adaptation de sa bande dessinée « l’homme le plus flippé du monde ». Il parle de sa création et de son travail avec Kyan Khojandi (créateur de Bref).
Je reste loin des concerts encore quelque temps, car une visite du musée des monstres sacrés du Rock’n Roll s’impose. Deux comédiens passionnés (Rock et Billy) nous font visiter leur collection de reliques d’un goût douteux (dents de Freddy Mercury, tee-shirt ensanglanté de John Lennon et pot de vomi de John Bonham). Un autel est également dédié au club des 27 et bien sûr une petite partie de pêche au canard s’impose… pour tenter de sauver le cadavre de Jeff Buckley. Oui, ce n’est pas toujours très respectueux, mais on s’amuse beaucoup d’autant plus que c’était la dernière représentation. Dix ans après
sa création au Cabaret Vert les différentes œuvres seront dispersées ou brûlées le soir même. Rock’n Roll !
Retour à la musique avec Shay sur la grande scène qui arrive… en moto. Elle évolue avec ses danseuses dans un décor à plusieurs étages.
C’est un peu répétitif mais il faut avouer que ça bouge bien.
Sur la petite scène, c’est Teezo Touchdown qui fait le boulot avec un rap éclectique (quelques accords rock, un flow rapide ou au contraire langoureux). Malheureusement pour lui, il n’y a pas grand monde pour assister à sa prestation durant laquelle il est seul sur scène.
Je fais un dernier passage au cinéma pour assister à la projection de deux reportages sur les guerres en Ukraine et en Palestine. Les deux films ont en commun de ne pas avoir de narrateur ni de repères géographiques ou temporaires. C’est sans doute nécessaire pour partager le quotidien difficile des populations sur places, mais ça ne permet pas de remettre les choses dans leur contexte et les deux documentaires peinent à intéresser.
Shay était venu en moto ? Ninho débarque lui en avion ! Je ne suis pas fan de son rap, mais il faut avouer qu’il y a le sens du spectacle grâce à un écran géant qui alterne entre dessins d’une rame de métro ou images de gouttes d’eau ainsi que quelques effets pyrotechniques.
Petite pause (post) rock avec Chalk.
Avec ses sons triturés par un modulateur, un chanteur habité qui se fait un petit séjour dans la fosse, le trio tranche radicalement avec la programmation de la journée. Même si je n’apprécie pas plus que ça leur musique c’est effectivement à suivre pour l’avenir. Invité de dernière minute, Kaaris remplit la petite scène comme si c’était la grande (rappelez-vous les deux scènes ont permuté cette année) et bien évidemment pour lui « c’est la guerre » ! En tout cas, les amateurs de son style auront apprécié.
Finissons avec 21 Savage qui innove en introduisant avec sa propre première partie. Oui pendant un quart d’heure (sur une heure de show prévu) un autre rappeur vient chauffer le public. S’il faut avouer que 21 Savage sait y faire, seul face au public avec un écran géant de véritables petits courts métrages sont diffusés, ses manières à la Drake me lassent fortement.
Je pars donc un peu avant la fin de la journée durant laquelle devait également se produire SCH et l’on remet ça demain, avec notamment les Libertines et la Fonky Family pour les nostalgiques.
Article de Nicolas Fournier