
Mardi soir 20h…
Nous attendons avec impatience le messager de JAH !
Mr Maxwell Smith alias Max Romeo.
Figure emblématique du reggae Jamaïcain roots, prophète d’un discours social, engagé et pilier du rastafarisme conscient. Pas de tralala, lumière, un appel de caisse claire puis réponse du percussionniste et gros son dub !
L’alchimie basse batterie fracasse et les infra’s nous vibrent sous les pieds à nous faire tituber de plaisir.
Le plan d’orgue syncopé, doublé par la pompe de guitare one drop style, nous donne un skank précis et très rocksteady à la Toots and the Maytals… et c’est magique. Les deux choristes harmonisent des tierces délicieuses et très mélodiques en accord avec les pêches d’une petite section cuivre sax et trombone démoniaque !
Après cette mise en bouche alléchante, apparition du Maitre de cérémonie ! Mista Maximum Romeo, coiffé de dreadlocks blanchies et longues traduisant l’âge et la sagesse d’un grand monsieur, mais aussi la classe et la sobriété d’un rastaman en costume et chaussures.
Puis deux bombes classiques du roots dont le titre : « War inna Babylon », qui nous propulse en 1976 au mythique studio Black Ark où fut enregistré son quatrième album qui pour beaucoup de puristes reste une référence légendaire, car produit par Lee Perry à son apogée musical.
Max a une énergie incroyable du haut de ses 78 printemps, mais fait une pause pour laisser place à la nouvelle école… sa progéniture !
Sa fille et son fils se succèdent pour quelques reprises et compositions très intéressantes.
Xana qui avait déjà sorti son premier projet numérique intitulé « Wake up » nous émerveille les oreilles avec une divine présence vocale. Azizzi qui lui a sorti un single « African youth » produit par le Jamaïcain Walsh Fire alias Major Lazer nous donne un riddim toasté avec un flow raggamuffin.
Retour du paternel sur scène et là le temps s’arrête !
Max lève le poing en l’air dans un silence respectueux du public pour enfin scander ce que le peuple du grand mix attend, comme l’hymne rasta : « Lucifer son of the mourning, i’m gonna chase out of the earth » (lucifer, fils du deuil, je vais te chasser hors de la terre).
Un état d’exaltation prend la foule et la transporte hors d’elle-même et du monde réel vers l’harmonie du reggae.
Bravo et merci Master Max Romeo vous êtes venu nous conter votre histoire, celle d’une personne pleine d’humanité, qui a commencé sa vie à travailler dans les plantations de cannes à sucre et qui a fini par révolutionner le monde et les esprits par l’amour.
JAH BLESS
JAH LOVE
Nadia Fertas et Jeff Giannone