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Reportages

Main Square 2022 : retour du samedi par Nicolas F. et Claire K.

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9 juillet 2022 - par Nicolas FOURNIER

Après deux années quasi vierges (il y a quand même eu une programmation sur le territoire arrageois l’an passé), l’équipe du Main Square retrouve ses quartiers d’été dans la citadelle d’Arras.

La situation reste compliquée (on parle d’une reprise épidémique, le port du masque était conseillé par la préfecture) et deux groupes programmés le samedi (les Pixies notamment) ont dû être remplacés au dernier moment.

Mais ne boudons pas notre plaisir de retrouver la citadelle d’Arras d’autant plus que le temps idéal est de la partie. La journée de samedi est l’une des plus chargées et éclectique question musicale c’est donc l’occasion rêvée pour retrouver la route des festivals estivaux.

Arrivé sur le site, on prend tout de suite la direction du Bastion, la petite scène installée près du village associatif. De Sea Shepperds à Amnesty international, un vaste éventail d’œuvres caritatives sont recensées et se présentent aux festivaliers. Le tout est situé près d’un bar à eau bienvenu, car même si l’on a connu le festival durant les étés caniculaires, il fait tout de même très chaud pour ce premier week-end de juillet.

Musicalement, le Bastion propose à des groupes locaux de se produire.

Le samedi verra ainsi passer les Space Alligators pour présenter leurs chansons (dont une en français !) devant un public assis sur un petit talus qui masque de petites cabanes avec des jeux flamands installées en contrebas à côté d’une animation tyrolienne.

On traverse le site pour en faire le tour, tandis qu’Iris Gold sur la Greenroom diffuse ses titres r’n’b. Et l’on croise les premiers déguisements : licorne, spiderman et les inévitables drapeaux bretons !

Le site s’est agrandi, on peut désormais faire le tour des remparts pour découvrir de nouveaux stands : il y en a un pour les tatouages éphémères, populaires chez les festivaliers et à quelques mètres d’appétissants saumons sont en train de dorer sur des broches ! En remontant les remparts au-dessus de l’entrée publique principale, un véritable bar est installé dans une ancienne salle d’officiers.

Les choses sérieuses commencent sur la Main Stage avec Only The Poets, un quatuor anglais qui a dû remplacer au pied levé The Regrettes, absent pour cause de COVID. Ils proposent un rock groovy. Ils sont plutôt efficaces pour une de leurs premières sorties hors de leur île natale. Sur la Greenroom on se sent plus du côté du Tennessee avec Lorkin Poe dont le son blues est assez rarement programmé en festival et contribue ainsi à l’éclectisme de la programmation.

Beaucoup de français sont à l’affiche ce jour du Main Square. On commence avec The Inspector Cluzo.

Les rock-farmers ont fait près de 1000 kms dans la nuit pour remplacer les Pixies eux aussi empêchés par le COVID. Si leur venue était plutôt programmée pour 2023 (leur nouvel album sortira en début d’année) l’occasion des retrouvailles (leur dernière venue remonte à 2017) était trop belle pour présenter leurs nouvelles compositions traitant du monde agricole et de ses aberrations administratives (Saving the geese) ou des migrants (The Upside) le tout entrecoupé d’une reprise de Neil Young (Hey Hey, My My).

C’est très convaincant, surtout quand on connaît les conditions de leur venue. De l’autre côté du site, on entend Declan McKenna qui propose sa pop élégante. Je suis ravi de pouvoir le découvrir, car cela fait longtemps que je vois le nom de l’anglais apparaître sur les affiches de festivals ou de concerts dans la région. Il a ce qu’il faut d’excentricité mêlé au talent qui donne clairement envie le revoir prochainement.

Place à Vald désormais.

Malheureusement son rap amusant que j’avais découvert au Cabaret Vert en 2018 ne me fait plus vraiment rire. Il enchaîne les chansons sans réelle cohérence. Si l’illusion fonctionne le temps du premier titre, on tourne rapidement en rond. Très honnêtement je ne reste pas au-delà d’une vingtaine de minutes. La formule montrerait-elle ses limites ?

Je préfère faire l’impasse sur un autre rappeur Gambi pour écouter la roubaisienne Lena Deluxe qui présente son nouvel album (et quelques anciens titres comme Kill the King) entouré de tout un groupe (dont Coole Max à la basse, également vu en solo en début d’année). Les titres sont bien travaillés et annoncent également des concerts en tête d’affiche à la rentrée.

Tête d’affiche de la journée justement, – M – donne une prestation bien sentie, colorée et qui parcourt largement sa longue carrière. Matthieu Chedid a droit à la plage horaire la plus importante pour cette journée (1h30).

Accompagné notamment par Gail Ann Dorsey (ex-bassiste de David Bowie dont elle reprend Life On Mars), il propose un concert centré sur la notion de rêve. Il porte un masque en guise de couvre-chef qui lui donne des oreilles de chat et l’ensemble de sa tenue, violette, ne passe pas inaperçu. Un spectacle haut en couleur durant lequel il aborde aussi des souvenirs plus personnels comme lorsqu’il joue sur un 33 tours une vieille comptine que lui chantait son père en introduction de Mogodo.

Son intérêt pour le Mali n’est pas laissé de côté (Mama Sam, Amsétou) et quelques gros tubes (La Seine, Onde sensuelle, Je dis aime) galvanisent le public. Pas beaucoup de prise de risque certes, mais l’essentiel est là, très efficace. Bref un spectacle joyeux proposé à un public conquis tandis que la nuit tombe sur la citadelle. Un vrai bonheur.

Un dernier crochet vers la seconde scène pour le denier groupe français au programme : La Femme.

Ils reviennent d’une tournée américaine et ont posé quatre claviers bien alignés en face du public. Les musiciens sont tous habillés de blanc (enfin certain(e)s feront tomber la chemise avant la fin). Là aussi, les principaux morceaux sont proposés (Antitaxi, Sur la planche). Mais bien sûr il ne faut pas oublier de « foutre le bordel » !

Alors on prend les claviers et on y joue debout en les portant à bout de bras comme dans les années 1980 tandis qu’une chanteuse finit en soutien-gorge. On parle également des relations amoureuses (Nous étions deux, Elle ne t’aime pas), mais on se demande quand même « Où va le monde ? ». Le concert est très rythmé, mélangeant les sons modernes et rétro (surtout esthétiquement) c’est encore une vraie réussite.

Place maintenant aux vedettes américaines les Black Eyed Peas dont le nom se détache sur l’écran géant lors du lancement du spectacle, avec 15 minutes de retard.

Les quatre chanteurs enchaînent tout très vite et surtout les tubes Let’s get it started, Pump it). L’absence de Fergie se fait sentir, car le mélange des chants masculins et féminins paraî moins fréquent qu’avant. Cela n’empêche pas sa remplaçante d’avoir sa chanson solo (Girl Like Me). Et ça n’empêche surtout pas le public d’être fou. La prime à la nostalgie joue en partie, le groupe ayant été très populaire au début des années 2010.

Là aussi c’est un peu cousu de fil blanc, les basses saturent un peu, mais il y a tellement d’énergie pour galvaniser cette fin de soirée (même s’il reste encore Madeon pour les plus courageux / noctambules).

Bref un retour en force pour le Main Square festival pour lequel 150 000 spectateurs se sont rassemblés sur les quatre jours. L’été commence bien !

Main Square

© Nicolas Fournier

Main Square 2022, journée du Samedi © Claire Kulaga

© Claire Kulaga

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