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Chronique

22 janvier 2015 - par L'équipe

Charlie Winston, Curio City, janvier 20153 min. de lecture

Le nouvel album de Charlie Winston s’appelle Curio City et sort le 26 janvier 2015.

Curio City est sans aucun doute l’album de Charlie Winston le plus personnel et abouti à ce jour à l’instar du premier single Lately aux accents électro inédits.

Charlie Winston, l’artiste britannique découvert en 2009, aura passé deux ans à écrire Curio City, son troisième album. Installé à Londres, dans son home studio, il s’est lancé tout seul dans sa production. Il joue lui-même de tous les instruments (à l’exception de la batterie) et faisant en sorte que ce nouvel album ressemble à l’homme qu’il est devenu.

Le dandy à chapeau et incroyable homme de scène.

Il a attiré l’attention de Peter Gabriel à ses débuts. Puis du milieu de la mode (Jean-Paul Gaultier, Trussardi, Jean-Paul Goude). Il a laissé tomber le costume pour parler de son temps. Et des relations complexes, de la vie dans une grande ville ainsi que de son évolution, personnelle comme artistique. Avec près de 700 000 exemplaires vendus de ces deux premiers albums Hobo et Running Still. Le Britannique n’avait plus grand-chose à prouver au public. C’est à lui-même qu’il a eu envie de prouver des choses avec ce nouvel album.

Son premier album, Hobo, résonnait comme un écho à la génération de ses parents.

Avec Running Still, le musicien se reconnectait avec son adolescence et ses influences 1990′s. C’est-à-dire Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers, Smashing Pumpkins, Nirvana, le grunge et le punk-rock. Il exprimait beaucoup de mélancolie et de colère à travers des titres comme Hello Alone ou Where Can I Buy Happiness. Résultat ? Plus de 500000 albums vendus en France pour son premier album Hobo. Il fut porté par le single Like A Hobo, numéro un des classements, et 150 000 pour Running Still, son deuxième album sorti en 2011. Autant dire que le Britannique n’avait rien à prouver au public. C’est à lui-même qu’il a eu envie de prouver des choses avec Curio City.

Pari réussi pour Curio City, l’album de Charlie Winston le plus personnel, efficace et abouti à ce jour.

Ce disque représente ce que Charlie Winston est aujourd’hui. Un artiste curieux et averti. Fort de l’expérience acquise avec les années passées sur la route, qui pendant l’enregistrement s’est nourri de musiques. Comme alt-J (écouté en boucle pendant un road trip de quatre mois à travers l’Angleterre), Thom Yorke, Lorde, Chet Faker. Et aussi de beaucoup de musiques électroniques (Daft Punk, Aphex Twin, Autechre, Nils Frahm, Jon Hopkins). Sa vision de Curio City  vient en partie de la bande originale du film Drive. Des paysages et de l’urbanisme qui habite le film. L’artiste y parle de notre monde contemporain, à travers un mélange moderne d’acoustique et d’électronique.

Wilderness, puissant et épique ouvre l’album. Truth enchaîne, balade groove pop rock irrésistible. Mais qui l’attendait avec Too Long, scie electronica tout en groove lancinant, cousinant avec Sam Smith ? Qui eut pu l’imaginer flirtant avec un électro funk plus Daft Punk que nature. Et ce, jusqu’à ce que retentisse cet implacable Just Saying, aussi « mean » qu’un Prince Niles croisant le fer avec les violons de Quincy sur une boucle qui convoque les heures glorieuses de l’old skool electro hip-hop à la Mantronix ?

Même dans les registres plus évidents (les mélodies pop mélancoliques et enlevée de Say Something ou Fear and Love), le son est résolument 2015. Témoignage absolu de l’immense travail de réinvention réalisé par ce surdoué aux talents  innombrables (auteur, compositeur, programmeur musicien, arrangeur de cordes et cuivres… chanteur unique). Le titre A Light nous est proposé en deux versions: l’une pesante et downbeat (Night), l’autre solaire et electro eighties (Day).

Sin titre Lately, le premier single addictif aux consonances analogiques. Il fut remixé par Tobtok (jeune prodige suédois de l’écurie Kitsuné) et The Avener est déjà un tube !

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