
Cela va faire pas loin de 20 ans que je suis le groupe Cave In.
Ce quatuor métal américain un peu en marge des canons du genre m’avait marqué par deux albums sortis au milieu des années 2000 : Antenna et Perfect Pitch Black. Une maladie dont souffrait le chanteur de l’époque (Caleb Scofield, décédé depuis) l’avait contraint à modifier sa manière de chanter et du même coup avait bouleversé la manière de composer de la formation états-unienne. Ainsi aux rythmes rapides et aux riffs saccadés le groupe évolua vers de longues compositions à la structure planante tout en conservant des gimmicks reconnaissables et une énergie toujours débordante.
Même s’il a renoué avec son côté hardcore, jamais vraiment abandonné, depuis quelques années, je me suis toujours intéressé à ce groupe, dont la présence est rare en Europe. Dès que j’ai appris que leur nouvelle tournée faisait étape en France pour la promotion de l’album Heavy Pandulum, je voulais y assister tant la rareté de l’événement allait être marquant. Après avoir mis de côté la date à Anvers (pas pratique), c’est la date béthunoise que je retiens.

La première partie est assurée par Stake, une formation belge qui tourne beaucoup actuellement en France et dans le plat pays. Il faut dire que le jeu rapide du batteur et la cohésion générale du groupe en font une attraction convaincante. Ce quatuor gantois qui accompagne Cave In dans leur tournée européenne fait plus que chauffer le public en première partie. L’ensemble est de qualité et le chanteur assure presque à lui seul le spectacle. S’ils repassent près de chez vous et que vous appréciez ce genre, courez les voir !
On passe ensuite à la tête d’affiche. Vais-je être déçu par mes idoles ?
Tant pis je prends le risque. Dans une salle bondée, le groupe démarre par un des premiers singles du dernier album (qui renoue avec le métal brut) New Reality. Le son est brut, mais les gimmicks à la guitare restent audibles bien que noyés dans la masse. Ce n’est pas ma partie préférée du groupe dont je préfère les compositions torturées des années 2000. Même Joy opposites, une chanson qui date de cette époque a un rendu très métal.
Mais l’énergie est là, incontestable. La formation a peu changé depuis ses débuts. Un nouveau bassiste est arrivé, Nate Newton, qui joue aussi pour Converge et vient seconder Stephen Brodsky sur la plupart des chansons. Les morceaux de bravoure sont toujours là comme Wavering Angel et ses douze minutes qui rappellent la période plus expérimentale des années 2000.
Le set, assez long par rapport à ce qui était prévu (près d’une heure trente) et surtout focalisé sur les passages les plus lourds et les prouesses techniques des musiciens comme Adam McGrath qui finit accroupi et la guitare à la verticale pendant le rappel copieux avec les exigeants Big Riff et Sing My Loves.
Alors certes, j’aurais préféré entendre plus de compositions grand public au Poche avec lesquelles je les avais connus, mais je ne boude pas mon plaisir d’avoir découvert enfin en concert cette formation.