
C’est à Clisson en Loire Atlantique que se déroulait le week-end dernier le HELLFEST. Complet en deux heures cette année, ce festival de métal est l’un des plus grands d’Europe malgré son statut encore indépendant. Avec environ vingt millions de budgets par an, le festival accueille 160 groupes durant le week-end.
Une bonne mise en bouche pour les festivaliers même si le monde venu pour l’occasion a nettement été en avance sur l’horaire habituel avec une ouverture à 10 heures contre 16 heures habituellement le jeudi. Les festivaliers étaient au rendez-vous et le camping très vite rempli, car certaines parties étaient déjà ouvertes avant l’heure.
Une fois installé au camping Yellow (ceux-ci répartis par couleur), direction l’entrée du festival qui est à moins de dix minutes de là. C’est un moment qui laisse sans voix une fois arrivé au rond-point orné d’une guitare en métal forgé, suivi des baffles géants avec le nom Hellfest qui nous annonce la couleur de la décoration dantesque qui nous attend. C’est parti pour la pose des bracelets et c’est deux heures de file sous un soleil de plomb qu’il aura fallu subir pour obtenir le laissez-passer VIP/presse. Heureusement, la file pour les festivaliers ne durait qu’une vingtaine de minutes. Mais le jeu en valait la chandelle !
Une fois rentré dans le festival, nous arrivons dans une zone nommée Hell City Square, semblable au quartier punk de Camden à Londres. Des façades tantôt ornées d’un obus ou d’un gorille géant nous
accueillent. Bar, stand de vêtements, marché géant avec différents créateurs, artistes et vendeur, mais aussi un ring de catch et une petite scène sont le chemin à prendre pour rejoindre le camping par l’entrée officiel.

Il est 16 heures ; place à l’ouverture de la Cathédrale au Hellfest.
C’est le nom donné à la partie la plus importante du festival, où sont réparties les six scènes principales. Un portique Knotfest a été installé pour l’occasion. 16 h 30 : place aux différents groupes de la soirée. Sick Of It All assure le show d’entrée avec son punk hardcore new-yorkais toujours très efficace. Place ensuite au reste des groupes, d’Amaranthe et son metal lyrics teinté d’electro en passant par Powerwolf et son métal religieux haut en couleur pour finalement arriver à l’apothéose de la soirée avec les neuf membres masqués du groupe Slipknot.
Le groupe originaire de l’Iowa a mis le feu sur la scène principal avec un set varié, composé de morceaux tirés de leur prochain opus We are not your kind et de classiques du groupe tels que “Before I Forget”, “Sic”, ou encore “Spit it out”. Leur scénographie quant à elle a été modernisée pour laisser place à des structures d’écrans LED. On regrette quand même les anciennes années du groupe avec leur côté plus sombre et des albums nettement plus pêchus ! Même certains des masques ont pris un sacré coup, surtout celui du chanteur Corey Taylor à qui l’on prêterait bien un antihistaminique pensant qu’il a été piqué par un essaim de guêpes ! ^^

JOUR J (1)
C’est sous un ciel bleu très peu nuageux que les festivaliers se réveillent après un jour zéro du festival qui aura donné un aperçu de ce qui nous attend durant ce week-end en enfer.
C’est parti pour un petit ravitaillement au Leclerc de Clisson situé à moins de 10 minutes du camping. Non, je ne vais pas vous parler de ma liste de courses, sujet inintéressant au possible (quoi que, ce que l’on peut retrouver dans le chariot d’un festivalier est parfois assez surprenant !), mais plutôt du côté loufoque de cette escapade. En effet, le magasin pour l’occasion sort le grand jeu. La façade est ornée d’un portique fait d’os et d’une guitare électrique. Et ce n’est pas tout, le parking sert de scène off où plusieurs groupes régionaux, ou d’ailleurs, jouent durant la journée.
Après cette petite escapade, direction les portes de la Cathédrale. Ce portique géant représente en effet une façade de cathédrale qui accueille les festivaliers dans l’enceinte principale de l’événement. La foule est déjà bien présente. Le temps d’attente a été drastiquement réduit par rapport aux années précédentes. Quinze minutes plus tard, nous voilà à l’intérieur du site principal, où différentes structures et sculptures métalliques nous accueillent. Une bonne partie du budget du festival est utilisée pour la décoration en collaboration avec des artistes de la région.
Une grande partie de ses structures sont permanentes. Certains festivaliers ont l’habitude de venir faire leurs pèlerinages sur le site durant l’année. Direction la Warzone, la scène hardcore/punk du festival est sans doute la plus impressionnante en ce qui concerne l’ambiance et la décoration. D’énormes containers servant de bar se dressent pour former une arche face à la scène, qui est elle-même entourée de murs avec des fils barbelés et des miradors. Ça n’a pas l’air accueillant dit comme ça, cependant, si l’on aime ce genre d’ambiance on s’y sent comme chez soi !
Pour se mettre en jambe, c’est parti pour The Rumjacks, un groupe de punk celtique irlandais tout droit venu d’Australie et qui n’a rien à envier à Dropkick Murphys. L’ambiance est au rendez-vous et les slams s’enchainent sur une Warzone déchainée et déjà bien remplie alors qu’il est à peine midi. Direction la Temple (l’une des trois scènes couvertes du festival spécialisée en black et folk metal) pour faire la fête avec Trollfest et son folk métal norvégien haut en couleurs !
Les musiciens arrivent sur scène habillés en princesse de conte de fées et le chanteur quant à lui coiffé d’une couronne de ballons et d’une cape de roi. Ils enchaînent leurs morceaux les uns après les autres face à une foule qui ne demande qu’à pogoter joyeusement. Ils ont même une reprise de “Toxic” de Britney Spears dans leur répertoire. Les musiciens s’amusent sur scène et il nous est très difficile de ne pas les suivre. C’est ainsi qu’une farandole géante est lancée pour rendre la fête encore plus folle !
Après ce moment festif, c’est reparti pour la Warzone et le ska punk old school de The Interrupters. Le groupe Californien composé des frères Bivona et de Aimee Allen au chant, rappelle à de nombreux moments le groupe Rancid et ses sonorités ska. Ils sont d’ailleurs signés chez Hellcat Records géré par Tim Armstrong de Rancid. Une bonne surprise, car même s’ils n’ont rien inventé, les morceaux sont efficaces et donnent envie de bouger. Un groupe parfait pour une fin d’après-midi.
The Interrupters live in the k! pit
Petit tour par la Mainstage 2 qui nous offre en ce jour une journée dédiée au métal français. De Dagoba en passant par Lofofora ou encore No one is innocent, c’est au tour du groupe le plus fou de France, que dis-je, d’Europe ! Que dis-je ? Du monde ! Je veux bien sûr parler d’Ultra Vomit. Depuis 2017, le groupe sillonne les scènes petites ou grandes avec son album parodique des autres groupes de la scène metal, Panzer Surprise. Un show assez similaire à celui de 2018 qui avait fait exploser la Mainstage 2 pleine à craquer pour l’occasion alors qu’il était à peine 14 h !
Le groupe était cette fois-ci placé à 19 h 40 (vous imaginez bien le bordel !) pour nous faire revivre un moment délirant. Pour ceux qui ne connaissent pas, Ultra Vomit c’est un grand n’importe quoi, mais on aime ça ! Pour l’occasion, le groupe aura fait venir un sosie de Calogero sur “Calojira” (parodie de Gojira), une chorale gospel sur “Jesus”, ou bien encore Andréas de Andréas et Nicolas pour leurs tubes “Je collectionne des canards (vivants)”. Sans oublier leur fameux Brave Chiasse, parodie du Wall of death – pour les néophytes, la foule se sépare en deux et au moment crucial se rentre dedans – sur “Pipi versus Caca”. En gros, tout un programme pour une foule en délire fière de la folie du groupe nantais.
Ultra Vomit live Hellfest 2019
Ah, attendez… on m’annonce une information de dernière minute ? C’est le drame ! Annulation de la tête d’affiche du jour, Manowar ! Ils étaient pourtant apparemment bien présents la veille sur le site du festival, mais pour des raisons encore floues (même si toutes les théories circulent depuis sur les réseaux sociaux), le groupe a remballé. C’est toute une partie des fans venus pour l’occasion qui va malheureusement payer le prix fort. Le groupe avait été annoncé en exclusivité exactement un an auparavant, durant l’édition 2018, et devait venir y faire son show d’adieu.
Bon, on espère que ça sera comme pour la tournée d’adieu d’Aerosmith et qu’ils reviendront très prochainement pour satisfaire leurs fans meurtris par cette annonce. En tout cas, l’histoire aura rapidement enflammé les réseaux sociaux avec de nombreuses blagues sur le cas Manowar. Ce sont les Sabaton qui les remplaceront finalement et qui joueront pour la seconde fois, vu qu’ils étaient présents la veille au Knotfest. Un show qui lui aussi aurait pu être annulé, car après deux, trois chansons, le chanteur Joakim Broden a été victime d’un problème de voix.
C’est avec le soutien du guitariste Chris Rorland et du bassiste Pär Sundström que le show a pu continuer et être assuré parfaitement au chant par ces deux derniers. Joakim quant à lui est resté sur scène la grande partie du concert en essayant par moment de faire revenir sa voix en backing vocal, sans succès. Je ne suis pas très fan du groupe pour ma part, mais j’avoue qu’ils ont réussi à faire bien plus que limiter les dégâts, grâce aux talents et à un joli esprit d’équipe.
Pour se remettre de cette annonce, direction le Food Court du Hell afin de se sustenter. De nombreux stands variés y sont proposés. Hamburger, tartiflette, crêpe, tourte, nouilles, le choix est vaste et les différents traiteurs sont chaque année directement soumis à un vote de qualité par les festivaliers sur un site dédié à cet effet.
Au Hellfest on mange bien, même si les prix ont tendance à rester un peu élevés, la qualité est de la partie. Cette année l’espace a été revu pour plus de confort et moins de poussière. Une pergola centrale et une fontaine surmontée d’une guitare électrique ont été installées, ainsi que des mange-debout en bois et fer forgé, tout ceci relié par des parterres de gazon et des chemins de béton pour éviter de manger dans la poussière.

L’estomac rempli, il est temps de prendre la direction de la Mainstage 2 pour le concert qui clôturera cette première journée. C’est Gojira qui s’y colle, le groupe de métal français mondialement reconnu assure le show comme à chaque fois avec la puissance dont il a le secret. Le concert commence fort, “Oroburus”, “Backbone”, “Stranded”…
Niveau scénographie, les nouveaux écrans géants circulaires des main stages rendent les visuels intimistes du groupe hypnotisants. Halo lumineux, planètes et animations en tout genre plongent le public dans un autre monde. Le show se terminera par un magnifique feu d’artifice (peut-être prévu à la base pour les adieux de Manowar). Grosse première journée dans l’enfer de Clisson, qui promet pour la suite du festival.
JOUR 2
Encore une journée bien chaude qui s’annonce à Clisson et on la commence tôt, avec Coilguns sur la Valley (scène stoner, doom et inclassable) ; il est 10 h 30. Dur d’identifier le style du groupe entre post hardcore, black, noise, mais une chose est sûre, vu l’heure, ça réveille ! À peine le show commencé, le chanteur principal vient foutre le bordel au milieu de la foule pendant que le claviériste second au chant nous fait des roulés-boulés sur scène. En tout cas, le groupe ne manque pas de panache et la prestation scénique vaut le détour. Pour le final, le chanteur coiffé comme Zack de la Rocha (Rage Against The Machine) nous fait un petit slam qui le dirige vers l’extérieur de la Valley.
Ce deuxième jour commence très bien et c’est sans compter le show du groupe Shaarghot sur la Temple. Le groupe français rappelle directement Punish Yourself (qui passait un peu plus tard dans la journée, mais qu’il m’a été impossible de voir vu le monde). Peinturluré en noir, habit steampunk, leur métal industriel ne laisse pas de marbre. Il est 11 heures seulement et la fosse se transforme en rave party. Entre pogo et danse, le public vibre au son électronique du groupe. Scéniquement, des personnages viennent participer au show et se font dézinguer à coup de tuyaux par le chanteur. À la fin du concert, deux femmes montées sur des échasses, des lames géantes acérées attachées à leurs mains, rappellent des mantes religieuses qui seraient tout droit sorties de l’univers Mad Max.
C’est parti pour la Main stage 2 et l’un des concerts que j’attends le plus : Fever 333. Un super groupe formé de Jason Aalon Butler de Letlive au chant, de Stephen Harrison de The Chariot à la guitare et de Aric Improta de Night Verses considéré comme l‘un des meilleurs batteurs au monde, rien que ça ! L’introduction débute, un homme en salopette noire, avec l’écriture 333 et un sac noir sur la tête, arrive sur scène. Il reste immobile jusqu’au moment où le guitariste et le batteur arrivent sur scène à leur tour ; il lève alors le poing, retire le sac de sa tête. Il s’agit bien du chanteur Jason Aalon Butler qui commence à s’agiter sur scène, aussitôt suivi du guitariste Stephen Harrison manipulant sa guitare comme dans les grandes heures du groupe de mathcore The Chariot. C’est leur titre “Burn It” qui ouvre les hostilités. Une pêche hors normes qui rappelle les premiers concerts de la formation Frank Carter and The Rattles Snakes qui avait été élu meilleur groupe scénique il y a quelques années par les Kerrang Awards.
Fever 333 est d’ailleurs nominé cette année dans cette même catégorie. Cela ne m’étonne pas vraiment quand on voit l’énergie déployée par les trois musiciens à l’image du batteur sautant sur sa batterie à plusieurs reprises. Un mélange de post hardcore et de rapcore avec un esprit punk et une pointe de pop. Un petit côté Rage Against The Machine ressort du tout. Un grand moment et une foule déjà bien épuisée après le joli bordel que le groupe a lancé sur le coup de 14h30. Direction la Warzone avec beaucoup moins d’énergie déjà, vu le début de journée haut en couleur. C’est le groupe de psychobilly Mad Sin, créé à Berlin Ouest en 1987, qui est en train de mettre l’ambiance sur la zone de guerre. Contrebasse, guitare et crête en l’air, le groupe n’a rien perdu de son efficacité avec les années. Même le chanteur Koefte Deville, malgré son surpoids, continue d’avoir une sacrée pêche sur scène.
La chaleur est bien présente sur le site et l’ambiance des concerts n’aide pas, après s’être réhydraté avec une “bonne” Kronenbourg et un grand verre d’eau, bien entendu, un petit tour par les deux arches d’eau s’impose. Deux structures avec rideau aquatique se trouvent à l’arrière de la régie des main stages. L’une d’entre elles forme des dessins et des écritures en rapport avec le Hellfest et l’autre avec un jet plus puissant sert juste à se rafraîchir de cette chaleur présente pour la quatrième année d’affilée à Clisson.
Retour sur la Valley pour The Ocean : le groupe de post metal est composé de membres de Coilguns. Une jolie petite claque pleine d’énergie, une découverte totale. Le chanteur n’hésitera pas à finir le concert debout porté par la foule. Un très chouette moment plein de puissance qui m’a parfois fait penser à l’énergie scénique de Gojira.
Place maintenant à Kiss sur la Mains stage 1, tête d’affiche de ce soir. N’étant pas très fan, je ne suis pas resté l’entièreté du concert, mais on peut dire que les légendes du rock n’ont rien perdu de leur superbe. Le concert commence avec les membres du groupe sur des plateformes qui montent et qui descendent la scène. Un jeu de lumière de flamme et d’artifice qui a fait les grandes années du groupe. Sans oublier le sang sortant de la bouche du bassiste Gene Simmons. Le public était venu en nombre, même en trop grand nombre, la capacité des main stages étant devenue très limite avec les 180.000 festivaliers présents sur le week-end.
Kiss I was made for loving you baby
Pour finir c’est Architects sur la Main stage 2. Le groupe de metalcore britannique a atteint un niveau égalant les géants du style comme Parkway Drive. Niveau setlist, pas mal de morceaux de leur nouvel album avec des passages au chant clair plus nombreux que d’habitude, ce qui m’a un peu dérangé vu le côté trop pop de la voix de Sam Carter pour ce style musical. Simple avis personnel, mais le précédent opus était bien plus efficace et avait réussi à atteindre un niveau qu’ils auront du mal à atteindre à nouveau s’ils continuent sur cette lancée.
Mais bon, ça ne serait pas la première fois que le groupe revient de loin pour nous surprendre des années plus tard. Un côté trop propre et sans surprise même scéniquement. Veste et chemise de costard pour le chanteur, avec de nouveau cet écran géant circulaire utilisé pour projeter des visuels qui font le boulot, sans avoir l’efficacité atmosphérique de la prestation de Gojira la veille.
JOUR 3
C’est parti pour ce dernier jour à Clisson. Journée la plus chaude du week-end avec un bon 30° dans l’air. Le Hellfest porte encore mieux son nom en ce jour !
Débutons par une petite douche rafraichissante. Attention, les files sont assez longues et en plein cagnard. Si vous voulez gagner du temps et que vous n’êtes pas pudiques, des douches communes sont à disposition. Un pass douche est à prendre au guichet pour quelques euros. Mieux vaut donc le prendre au début du festival. De toute façon, l’hygiène, c’est important les enfants !
Après cette petite pause rafraichissante et désinfectante, en route pour la Warzone. C’est avec un peu de chauvinisme que nous allons assister au concert de Brutus. En effet, celui qui vous écrit ces lignes est belge, tout comme le groupe qui ouvre le bal dans la zone de guerre. Un mélange de posthardcore et de post-rock atmosphérique. Un trio avec à sa tête Stefanie Mannaerts une batteuse chanteuse à l’énergie folle et à la voix très particulière.
Parfois envoûtant, parfois maladroit, son timbre de voix rappelle par certains moments celui de la chanteuse Björk. Un set efficace certes, mais malheureusement trop court vu l’heure. Il est seulement midi sur la Warzone et l‘ambiance y est pourtant si particulière. Les pogo et circle pit ont fait place au regard captivé et envoûté de l’audience présente pour l’occasion. Un groupe à suivre de près et ce n’est pas par fierté du plat pays que je vous conseille de les suivre (d’ailleurs ils sont flamands – private joke – blague privée – belge).
La chaleur de plus en plus présente, la fatigue s’accumule et un coup de pas de chance, c’est le drame, votre chroniqueur plie le genou vers 14 h 30 après Cemican et leur métal aztèque (peut-être une malédiction jetée sur la foule par le chaman du groupe… ?). Je me suis donc retrouvé hors service pour plusieurs heures, ce qui me donne l‘occasion de vous parler de la zone Royaume du Muscadet. Une portion de bois très pratique pour se reposer à l’abri du soleil, zone située devant la Main stage 2 et bien entendue très investie durant la journée du dimanche. Elle mène au bar à muscadet qui est servi en circuit très court, vu que les vignes sont tout autour du camping du festival.
18h30, après un long moment de repos bien utile à l’ombre des arbres, me voilà reparti en direction de la Temple pour voir Skald et son folk metal traditionnel venu de Lorraine. Impossible de rentrer dans le chapiteau, le public étant venu en nombre. On distingue des instruments anciens et une scénographie particulièrement tribale. Cela a l’air très bon dans le style, mais demi-tour direction la Warzone pour Nasty et son hardcore beatdown. Deuxième groupe belge de la journée, Nasty est un des rares groupes de hardcore à l’affiche cette année. La foule n’est pas autant au rendez-vous qu’à leur dernier passage, mais l’ambiance dans le pit est à la hauteur de la brutalité distillée par les chansons du groupe.
Le concert se termine, et là une scène assez loufoque se produit devant les escaliers de la Warzone. Deux gars habillés en joueur de tennis coiffés de perruques, amènent chaises, filet, raquettes et s’installent sur le chemin, suivis de plusieurs hommes déguisés en cheerleaders. Et c’est parti pour un match improbable de badminton ! Les gens présents ont l‘air d‘avoir l’habitude, ce n‘est sans doute pas la première fois que le spectacle se produit. ”Monsieur Q ! Monsieur Q ! Monsieur Q !” scande la foule présente ; c’est apparemment le joueur favori du public. La foule faisant « Chuuuut !” avant chaque point, comme pour un match de tennis. Un moment décalé et très bienvenu, qui montre encore une fois que les métalleux sont loin d’être des brutes épaisses, sans humour, priant Satan en se scarifiant à longueur de journée.
On reste sur la Warzone pour accueillir Beartooth. Le groupe de metal hardcore américain retourne littéralement la fosse dès le début du concert. L’ambiance y est bonne enfant, même dans les circle pits. Le côté parfois très pop/punk du groupe sur certains morceaux fait sauter le public à la demande du chanteur Caleb Shomo qui envoie vraiment de très bonnes ondes dans l’assemblée. Petit bémol concernant le guitariste Kamron Bradbury, qui ne donne pas grand-chose scéniquement, contrairement à l’ensemble du groupe qui lui a vraiment l’air de s’amuser. Malgré ça et mon état de fatigue avancé, ça reste l’un de mes meilleurs concerts du festival.
Pour terminer en beauté ce Hellfest 2019, c’est au tour du groupe militant suédois Refused de venir foutre une dernière fois le bordel sur cette magnifique Warzone crachant ses flammes par dizaines. Le chanteur survolté Dennis Lyxzén n’attendra même pas la deuxième chanson pour rentrer dans la fosse et demander au public de s’asseoir avec lui pour mieux décoller en l’air sur “Rather be dead”. Une énergie folle et une fosse en ébullition à l‘image de leur concert qui clôturait la Warzone en 2016. Le groupe a été rare pendant longtemps et le public est bien présent pour se rattraper.
Pas de Tool ou d’Enter Shikari, retour de nuit oblige. C’est ici que se termine pour moi le Hellfest 2019. Difficile de vous détailler toutes les infrastructures et tous les petits plus que le festival apporte. Certains détracteurs diront que le festival n’est plus qu’un ”Disneyland du métal”, mais en dehors de la grande roue présente actuellement dans la plupart des grands festivals, la décoration est une plus-value qui colle parfaitement à l‘ambiance des styles musicaux représentés.
Toutefois, il est vrai que le Saint-Graal est de plus en plus difficile à obtenir… Il faudra se lever tôt et avoir beaucoup de chance pour pouvoir obtenir son sésame pour l’édition 2020, mais le jeu en vaut la chandelle, si la proximité des corps à certains moments ne vous dérange pas !
Goodbye HELL FU**ing Fest and see you.