29e édition du Mithra Jazz à Liège… Le festival est une véritable institution de la ville.
Depuis quatre ans, celui-ci s’est posé dans le centre de Liège, prenant possession de salles mythiques des nuits liégeoises.
Comme toujours une programmation riche et variée est proposée aux festivaliers au cours de quatre soirées alliant un subtil cocktail de valeurs sûres et de découvertes.
Petit retour sur quelques concerts au gré de nos pérégrinations.
- La tête d’affiche du festival était bien sûr le saxophoniste américain KAMASI WASHINGTON.
Il nous présente son nouvel album Heaven and earth. La salle du Forum affiche complet pour l’occasion.
Kamasi se présente sur scène avec sa tunique d’inspiration africaine et un immense bonnet de laine sur la tête.
Autour de lui, on retrouve six musiciens et une choriste. Deux imposantes batteries prônent majestueusement de chaque côté de la scène. Ils vont nous distiller tout au long de cette soirée un groove d’enfer, un jazz teinté à la fois de traditions et de modernité. L’énergie du groupe est envoûtante et communicative.
Chaque musicien trouve sa place dans des solos sobres, à l’image d’un formidable Brandon Coleman au clavier au rythme incisif ou Kamasi lui-même lors de puissants solos de sax.
Au final, une heure trente de pur plaisir et une salle toute conquise.
HAILEY TUCK… Le bonbon acidulé du festival, sorte d’ovni dans la programmation.
Un look rétro à la Betty Boop, grande fleur de tissu dans les cheveux.
Son répertoire est fait de blues, de soul et surtout de swing.
Son timbre est très jazzy, velouté et doux à la fois. Le tout est d’une grande légèreté et d’une grande fraîcheur. Un ensemble vintage qui sonne très moderne, un plaisir pour les yeux et les oreilles et au final une belle découverte.
- VINCENT PEIRANI QUINTET et son projet « Living being II night walker » : un album qui trouve ses sources dans le jazz et aussi dans le rock. Le groupe joue l’émotion avec notamment cette superbe reprise de « Bang bang » ou encore « Enzo », composition de Vincent pour son fils.
La complicité entre le sax d’Emile Parisien et l’accordéon de Vincent Peirani tout en nuances et douceur nous fait partager un moment de grâce.
Et que dire de cette suite de Led Zeppelin (nommée en forme de clin d’œil « Kasmir to Heaven »), moment charnière du cd et des concerts…
Une énergie rock qui monte en puissance de façon progressive, douce et subtile pour atteindre son apogée, pénétrée par les sons incisifs du fender de Tony Paeleman ou des vibrations lancinantes de la basse de Julien Herné.
Chaque musicien trouve sa place de façon naturelle. L’ensemble est équilibré et la magie opère à chaque instant. Sans aucun doute, notre gros coup de cœur de ce festival, un concert qui sort des sentiers battus et qui fédère un autre public peu habitué au jazz.
YOUN SUN NAH au Mithra Jazz 2019
Elle vient de sortir un nouvel album « Immersion » plus tourné vers la pop. Disons-le directement, le concert est absolument sublime, sans doute l’une de ses meilleures prestations que nous avons déjà eu l’occasion de voir.
Son nouveau projet s’articule autour de deux musiciens… dédoublés.
Un batteur/contre-bassiste et un guitariste/pianiste : tout est sobre et distillé au compte-gouttes afin de mettre en avant la voix d’Youn Sun Nah (que vous verrez en octobre au Tourcoing Jazz Festival). Et quelle voix ! Elle nous émerveille à nouveau avec une palette d’une très grande richesse… Des murmures aux envolées lyriques impressionnantes, de la douceur à la puissance.
On retiendra cette reprise d’ « Hallelujah » totalement revisitée qui nous donne des frissons ! Nous faire redécouvrir ce titre hyper connu est une vraie réussite.
Seul petit bémol, une assistance fournie, mais trop peu nombreuse au vu du talent de la belle Coréenne.
Encore une fois une grande réussite pour ce festival Mithra Jazz 2019.
L’anniversaire du 30e du Mithra Jazz s’annonce grandiose !