Plus Pomme grandit (elle n’a que 20 ans), plus elle chante, surprend et surtout n’en fait qu’à sa tête avec À peu près !
Après en Cavale, un premier EP remarquable paru il y a un an, elle part seule sur les routes et par les trains avec À peu près, sa guitare et son autoharpe sous le bras, pour partager ses chansons, crânement. Tel un elfe à la personnalité déjà mature.
C’est ainsi sur une centaine de dates. Quelques-unes en tête d’affiche. La plupart en lever de rideau, parfois dans des Zénith bondés (pour Louane, Vianney, Olivia Ruiz, Coeur de Pirate, Benjamin Biolay, Yael Naïm) que sa candeur et sa détermination conquièrent peu à peu ce public venu applaudir les chanteurs populaires.
Au bout de ce marathon modeste, Pomme enregistre son album
En binôme avec un duo de réalisateurs, Benjamin « Waxx » Hékimian et Matthew Joly. Elle a travaillé sur un catalogue de chansons écrites par elle ou pour elle, auquel s’ajoute une exception. A Lonely One signée Don Cavalli, dont les mots en anglais qui ne racontent cette fois pas l’amour, auront eu raison d’elle. Avec ses complices, elle réflechit, teste et trouve des arrangements qui vont de l’épique au dépouillé. En prouvant qu’une appartenance folk n’empêche pas de surfer sur la pop avec aisance. Pomme joue de ses trois instruments (guitare, violoncelle et auto-harpe). Elle donne de l’espace au territoire supposé confiné de l’acoustique (en posant un basson sur Ceux qui rêvent, par exemple) et assume de ne rentrer dans une aucune case. Ni celle de post-folk. Ni celle d’une pop contemporaine rigidifiée par ses gimmicks dance.
On retient la voix de Pomme qui transcende
Étonnamment mature, chaude, nuancée, elle caresse des mots simples pour faire du quotidien une poésie touchante. Si elle chante aussi l’insomnie ou des sentiments parallèles, l’amour est l’ingrédient majeur d’un album vitrine des tourments du cœur et des sens. Les histoires se racontent au fil des titres et l’on se surprend bien vite à s’approprier la Même robe qu’hier, à fredonner Comme si j’y croyais. Puis à s’attarder à La Gare ou à s’émouvoir de Là-haut… Pauline est un hommage racé au Jolene de Dolly Parton. Même thème (mais d’une écriture plus incisive) et mélodie imparable, pour un jeu de rôle que Pomme s’amuse à interpréter comme une accroche. Si elle écoute moins de country ces temps-ci, elle garde un tropisme prononcé pour la musique du cœur américaine.
Il subsiste après écoute…
L’impression d’être entré dans un univers profondément féminin, jamais mièvre, résolument passionnée, profond et séduisant. Des chansons abouties qu’elle ira bientôt présenter en concert. Elle sera accompagnée d’un musicien avec qui Pomme travaille sur des versions différentes de l’album. Pomme est une mascotte des TGV et voyagera désormais en duo, en commençant par un séjour à la Boule Noire à Paris du 18 au 21 septembre. Elle reprendra ses pérégrinations entre la France et le Québec, avec ses chansons comme passeport.
Clara, Juliette, Cléa, Fishbach et Pomme !
La chanson française n’a jamais été aussi pertinente qu’à travers cette branche de jeunes femmes artistes qui la revigorent avec une diversité réjouissante. Pomme est là benjamine de cette génération d’artistes féminines déterminées et autonomes, et pas la moins affûtée.
